Peinture acoustique : avis sur peinture phonique et anti-bruit
En 2020, l’apparition de la COVID-19 a entraîné des mesures drastiques en France pour limiter les contacts sociaux et préserver la santé publique. Confinements, couvre-feux et restrictions diverses ont révélé des tensions nouvelles, notamment dans le quotidien familial. L’isolement a bouleversé nos habitudes, mettant en lumière des désaccords sur des sujets tels que le partage des tâches ménagères et l’utilisation excessive des écrans par les enfants. Alors que ces discussions se multipliaient, le bruit émanant des foyers pouvait devenir insupportable.
Les entreprises ont vu là une opportunité : proposer des peintures acoustiques pour améliorer le confort auditif de chacun. Ces solutions promettent une réduction significative des nuisances sonores, à la fois internes et externes, avec des effets mesurés entre 3 à 25 dB. Mais ces promesses sont-elles solides ou relèvent-elles du simple discours marketing ? Et quelles alternatives existent face au bruit incessant ? Explorons ensemble ce passionnant sujet.
Le concept de la peinture acoustique
Une peinture acoustique est une peinture acrylique épaisse, majoritairement constituée d’eau, intégrant des microbilles de verre ou de céramique et des composants insonorisants. Elle agit comme un véritable coussin d’air, absorbant efficacement les sons indésirables tels que la musique forte, les conversations, les pleurs d’enfants, ou encore le bruit de la circulation et du trafic aérien, qu’ils proviennent de votre intérieur ou de l’extérieur.
Comment fonctionne-t-elle ?
La conception de cette peinture repose sur l’utilisation de microbilles spéciales qui dispersent les ondes sonores, réduisant ainsi les nuisances sonores au sein de votre espace de vie. Grâce à ses propriétés insonorisantes, elle crée une barrière efficace contre les bruits extérieurs et voisins gênants.
Un argument de vente incontournable
L’un des atouts majeurs de la peinture acoustique est sa facilité d’application. Elle se pose sur vos surfaces avec une simplicité déconcertante. Tout d’abord, une sous-couche phonique est appliquée pour préparer le support. Ensuite, deux couches de peinture acoustique suffisent pour obtenir l’effet désiré.
Une application simplifiée
La mise en œuvre de cette peinture ne nécessite pas de compétences techniques particulières. Les étapes sont claires et directes, rendant ce produit accessible à tous. Cet aspect pratique est un point fort qui séduit de nombreux utilisateurs, facilitant l’adoption de la peinture acoustique pour améliorer le confort sonore de leurs espaces.
Quel est le coût ?
La sous-couche a un prix d’environ 20 € par litre. Pour la peinture antibruit, prévoyez 25 euros par litre supplémentaires.
L’efficacité des peintures acoustiques selon les études
Les conclusions du CSTB sur les peintures acoustiques
Le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment (CSTB) a examiné l’efficacité phonique des peintures acoustiques. Cette étude révèle que l’utilisation de ces peintures peut entraîner une réduction du niveau sonore entre 3 et 15 décibels, en fonction des fréquences. Ces produits sont donc surtout efficaces pour atténuer les sons stridents et aigus, tels que les alarmes ou les sonneries de smartphones.
Limites des recherches existantes
À part cette évaluation, il n’existe pas d’autres études sérieuses démontrant une performance supérieure des peintures acoustiques. Leur efficacité reste modeste, offrant principalement une correction phonique légère sans révolutionner l’insonorisation.
La peinture acoustique : un argument marketing
Vous vous posez sûrement la question : « Mais… la mention « antibruit » sur les pots de peinture doit bien être justifiée, non ? Les fabricants ne peuvent pas se permettre d’écrire n’importe quoi, leur crédibilité est en jeu. Et puis, il y a des organismes pour contrôler tout cela. Si c’est en vente, ça doit être sûr, non ? »
Effectivement, le message marketing est bien réel, mais attention : les fabricants jouent parfois sur notre manque d’expertise. Quand on parle de réduction de 3 à 15 décibels, savez-vous réellement ce que cela représente en termes d’intensité sonore ? Sans connaissances précises, difficile de le savoir. Pas de panique ! Nous allons clarifier tout cela.
Comprendre l’échelle de décibels
Il existe une échelle officielle, de 0 à 130 décibels, qui suit une progression logarithmique. Elle vous permet de comprendre le volume sonore selon divers degrés :
- Très calme : 0 à 20 dB
- Acceptable : 25 à 40 dB
- Supportable : 45 à 60 dB
- Fatiguant/Pénible : 65 à 80 dB
- Risqué : 90 à 102 dB
- Nocif et dangereux : à partir de 110 dB
Maintenant que vous avez connaissance de cette graduation, il est plus facile de donner du sens aux chiffres. Ainsi, une réduction de 3 à 15 décibels n’améliore que légèrement, voire de manière imperceptible, votre confort auditif.
Le calme est un droit
Un bruit constant peut perturber votre vie quotidienne, créant ainsi une réelle nuisance pour votre bien-être personnel. Cette source de stress dépasse le simple désagrément. Le décret 2006-1099, en date du 31 août 2006, confère aux maires un pouvoir accru pour combattre le bruit.
La réglementation actuelle sur les bruits de voisinage est détaillée par les articles R.1336-6 à R.1336-10 du Code de la santé publique et l’article R.623-2 du Code pénal. Ces lois définissent le cadre légal des émissions sonores et les sanctions pour les contrevenants.
Les recours face aux nuisances sonores en copropriété
Pour régler ce problème, commencez par privilégier le dialogue. La perception du bruit étant subjective, votre voisin peut ne pas être conscient de l’impact qu’il engendre. Si cette approche ne donne aucun résultat, considérez les étapes suivantes :
- Envoyez un courrier en accusé de réception à votre voisin bruyant.
- Contactez votre syndic de copropriété, qui pourra éventuellement faire appel à un médiateur.
- Sollicitez un conciliateur de justice.
- Contactez un huissier ou un agent assermenté pour documenter le délit.
- Déposez une main courante au commissariat.
- Faites appel à la justice, en engageant des procédures civiles ou pénales si nécessaire.
Propositions séduisantes mais trompeuses
Comme le dit le célèbre proverbe français : « Ce qui plaît est à demi vendu, » il est facile d’être attiré par une offre qui semble parfaitement adaptée à nos besoins. Un principe séduisant, un usage simple, un prix abordable : voilà trois arguments clés pour déclencher un achat. Pourtant, il est important de garder à l’esprit que ces éléments peuvent être utilisés habilement à des fins commerciales pour accroître la valeur perçue d’un produit, et par conséquent, son prix de vente.
Marketing et perception des produits
Aucun produit, pas même la meilleure peinture antibruit, ne remplace un véritable travail en profondeur pour améliorer l’acoustique d’un espace. Cette stratégie marketing, loin d’être isolée, se retrouve dans de nombreux secteurs de la consommation, y compris dans l’alimentation. Un reportage diffusé par Arte le 2 mars 2021, intitulé “La grande malbouffe”, expose ces tactiques dans l’industrie agroalimentaire. Ainsi, l’étiquette “Vegan”, qui évoque une alimentation équilibrée et végétale, peut en réalité cacher des produits ultra-transformés. Cette répétition continue de messages peut transformer le consommateur en un acteur passif, dépourvu de sens critique.
Économisez et agissez autrement
Pour éviter ces pièges, il est important de bien vous informer. Utilisez les recours légaux disponibles si vous rencontrez des litiges. Vous avez déjà utilisé une peinture antibruit ? Avez-vous fait l’expérience d’une réduction réelle des nuisances sonores ? Partagez vos expériences et vos impressions. Nous sommes nombreux à être concernés par ces questions.
Antoine Lefèvre, diplômé de l’École des Beaux-Arts, est un expert passionné par la peinture et la décoration d’intérieur. Fort de son expérience dans les ateliers d’artistes et sur des chantiers de restauration, il maîtrise les techniques et matériaux les plus exigeants. Sur La Brosse du Peintre, il partage ses conseils précis, allant du choix des outils aux finitions professionnelles. Curieux et créatif, Antoine explore sans cesse de nouvelles approches picturales pour inspirer amateurs et professionnels à donner vie à des projets uniques et authentiques.