Narratives augmentées : L’IA génère des univers fictionnels cohérents pour le théâtre ou la danse, en s’inspirant de bases littéraires étendues.

L’intelligence artificielle redéfinit les frontières de l’imagination en générant des univers fictionnels complexes pour le théâtre, la danse et les arts scéniques. En s’appuyant sur des bases littéraires étendues, ces outils algorithmiques permettent de créer des récits cohérents, des décors immersifs et des personnages multidimensionnels. Cette révolution technologique s’inscrit dans un mouvement plus large, où les festivals culturels et les studios de design explorent déjà les liens entre récit et matérialité.

Des algorithmes nourris par des bases littéraires étendues

Les systèmes d’IA modernes analysent des milliers d’œuvres littéraires pour identifier des schémas narratifs, des archétypes de personnages et des structures de mondes fictifs. Par exemple, un jeu de rôle comme Symbaroum – dont l’univers s’inspire de l’Europe médiévale tardive – pourrait servir de matrice pour générer des scénarios théâtraux ou des chorégraphies. Ces algorithmes intègrent également des éléments de mythologie, de science-fiction ou de fantasy, permettant de créer des univers hybrides.

Exemple concret : Un système d’IA pourrait combiner les codes du réalisme magique avec les structures dramatiques d’une tragédie grecque pour concevoir une pièce de théâtre immersive. Les bases de données utilisées incluent des romans, des scripts, des jeux vidéo et même des œuvres de science-fiction comme celles présentées au festival Les Intergalactiques à Lyon.

Collaboration entre intelligence artificielle et artistes

L’IA ne remplace pas les créateurs, mais devient un outil de co-création. Des studios comme Dungeon & Design – spécialisé dans l’intégration de récits fictionnels au design d’objets et d’espaces – montrent comment l’humain et la machine peuvent interagir. Leur approche, qui mêle humour et recherche, pourrait s’appliquer à la génération de scénarios théâtraux ou de chorégraphies.

Processus collaboratif :

  • Phase 1 : L’IA génère des idées de récits, de décors ou de mouvements en s’appuyant sur des bases littéraires.
  • Phase 2 : Les artistes sélectionnent, modifient ou enrichissent ces propositions.
  • Phase 3 : L’IA ajuste ses sorties en fonction des retours humains, créant une boucle de feedback.

Enjeux techniques : NLP et génération de mondes

La génération de récits cohérents repose sur des avancées en Natural Language Processing (NLP) et en modèles de langage. Ces technologies permettent de :

  1. Créer des dialogues crédibles en respectant les registres de langue et les relations entre personnages.
  2. Développer des mythologies en s’inspirant de structures narratives éprouvées (quêtes, conflits, rédemptions).
  3. Générer des descriptions sensorielles pour les décors ou les costumes, en intégrant des éléments visuels et sonores.

Cas concrets : L’IA au service des arts scéniques

Le studio Dungeon & Design : entre récit et matérialité

Basé à Rotterdam, ce studio franco-néerlandais explore les liens entre récit et design. Leur approche – qui consiste à intégrer des éléments fictionnels dans des objets ou des espaces – préfigure les applications de l’IA dans le théâtre ou la danse. Par exemple, une chorégraphie pourrait s’inspirer de leurs méthodes pour créer des séquences de mouvement liées à un récit précis.

Méthodologie :

  • Récit : Développement d’une trame narrative (ex. : une quête, un conflit).
  • Matérialité : Traduction de cette trame en éléments concrets (décors, costumes, accessoires).
  • Interaction : Création d’expériences immersives où le public devient acteur.

L’exposition Disney : un modèle pour l’IA ?

L’exposition Disney100 – qui présente des œuvres d’art, des costumes et des outils de production – illustre comment des univers narratifs peuvent être étendus. L’IA pourrait s’inspirer de cette approche pour générer des récits dérivés ou des adaptations scéniques. Par exemple, une pièce de théâtre pourrait reprendre les codes visuels de Ratatouille tout en explorant de nouvelles intrigues.

Applications possibles :

  • Génération de spin-offs : Création de récits secondaires basés sur des personnages ou des mondes existants.
  • Adaptation intermédiale : Conversion de récits cinématographiques en spectacles vivants.
  • Personnalisation : Création de versions alternatives en fonction du public cible.

Les Intergalactiques : science-fiction et interdisciplinarité

Ce festival lyonnais, qui mêle science-fiction, sciences et sciences humaines, incarne une tendance à croiser les disciplines. L’IA pourrait y jouer un rôle clé en générant des récits hybrides ou en aidant à concevoir des expériences scéniques innovantes. Par exemple, une chorégraphie pourrait intégrer des éléments de physique quantique ou de biologie moléculaire, transformant des concepts scientifiques en langage corporel.

Exemple de projet :

  • Thème : Une pièce de théâtre explorant les conséquences éthiques de l’intelligence artificielle.
  • Approche : L’IA génère des dialogues entre humains et entités numériques, tandis que des danseurs incarnent des algorithmes en mouvement.

Défis et limites : cohérence et éthique

La cohérence narrative : un défi technique

Générer un univers fictionnel cohérent nécessite de respecter des règles internes (ex. : lois physiques, hiérarchies sociales, mythologies). L’IA doit éviter les incohérences tout en laissant place à l’imagination. Par exemple, dans un monde inspiré de Symbaroum, les créatures magiques doivent obéir à une logique interne pour rester crédibles.

Solutions envisagées :

  • Bases de connaissances : Intégration de règles narratives dans les algorithmes.
  • Validation humaine : Contrôle des sorties par des scénaristes ou des game designers.

Enjeux éthiques : auteurship et originalité

L’utilisation de l’IA soulève des questions sur l’autorité créative. Qui est l’auteur d’un récit généré par une machine ? Cette problématique rappelle les débats entourant l’exposition Disney100, où les œuvres présentées sont le fruit d’un travail collectif.

Positions divergentes :

  • Pour : L’IA est un outil, comme un pinceau ou un clavier. L’artiste reste l’auteur.
  • Contre : Les algorithmes pourraient être considérés comme co-auteurs, remettant en cause les droits d’auteur.

Collaboration humain-IA : un équilibre délicat

Le succès de cette collaboration dépend de la capacité à combiner la créativité humaine et la puissance algorithmique. Le studio Dungeon & Design montre que cette synergie est possible, notamment dans l’enseignement où ils transmettent leurs méthodes à des étudiants en design.

Rôles complémentaires :

  • L’IA : Génération d’idées, exploration de combinaisons inédites.
  • L’humain : Sélection, hiérarchisation, ancrage émotionnel.

Perspectives : vers une révolution des arts scéniques

Avancées technologiques : plus de précision, plus de créativité

Les prochaines générations d’IA pourraient intégrer des données multimodales (texte, image, son) pour générer des récits plus riches. Par exemple, une chorégraphie pourrait être accompagnée de décors générés en temps réel, en fonction des mouvements des danseurs.

Innovations attendues :

  • Génération de décors interactifs : Des algorithmes créant des environnements visuels qui réagissent aux actions des acteurs.
  • Adaptation dynamique : Des récits qui évoluent en fonction des réactions du public.

Projets interdisciplinaires : science, technologie et art

L’avenir pourrait voir émerger des collaborations entre scientifiques, ingénieurs et artistes. Le festival Les Intergalactiques préfigure cette tendance en mêlant science-fiction et sciences. L’IA pourrait y jouer un rôle central en traduisant des concepts complexes en récits accessibles.

Exemple de projet :

  • Thème : Une pièce de théâtre explorant les conséquences écologiques du réchauffement climatique.
  • Approche : L’IA génère des scénarios basés sur des données scientifiques, tandis que des danseurs incarnent des phénomènes météorologiques.

Éducation et démocratisation : l’IA à la portée de tous

Les outils d’IA pourraient être accessibles à des artistes indépendants, permettant de créer des spectacles à petit budget. Le studio Dungeon & Design – qui enseigne dans des académies européennes – montre que la formation est un levier

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